Eté 1997, Knights Ridge Massachusetts
Nick : Je me demande comment on va faire pour tenir 6 semaines sans faire l'amour.
Hannah : J'ai pas envie que tu t'en ailles.
Nick : Je t'aime Hannah.
Hannah : Tu me promets que tu reviendras ?
Nick et Hannah s'embrassent.
Hannah : Quitus Eddyruptus...
Eddie : Wouhou ! Ooh, l'amour avant le départ... Hé c'est là que c'est le meilleur !
Hannah : Comment tu le sais ? T'es jamais aller nul part, t'es toujours dans le coin !
Eddie : J'ai pensé à un truc, ça va s'appeler "Les fenêtres de l'amitié".
Nick : C'est bien.
Eddie : Ouai ?
Nick : Ouai.
Hannah : Pourquoi les fenêtres de l'amitié ?
Eddie : Parce que on est deux bons amis et qu'on monte une boîte de construction de fenêtres, et que s'il n'y a pas de fenêtres...
Nick : Tu passes ta vie à mater les murs.
Eddie : Hé oui !
Nick : Pas mal ! Ouai !
Hannah : Bravo ! Quel beau slogan...
Eddie : Pourquoi elle est de mauvais poil ?
Nick : Elle a peur que je ne revienne pas.
Eddie : Oh je t'en prie, arrête ! Y a pas tant de trucs que ça à faire en Europe, t'as vite fais le tour, dans quelques mois il sera rentré !
Hannah : C'est ce que mon oncle Nate avait dit, ma tante Margareth continue à espérer qu'il va revenir un jour...
Eddie : Nicky, je savais pas qu'on voyait le campus depuis ta fenêtre ! Oh, ça aurait été pratique l'été où on s'est procuré ce fusil (rires).
Nick : Il est aller où ? Oncle Nate.
Hannah : Il est parti à la rencontre de lui-même...
Ils franchissent la porte de la maison...
Owen : Hourra pour le conquérant notre héro !!
Les gars : Salut ! Wouhou !
Phil : J'espère que tu sais, pour la quête du Graal en fait c'est le Graal lui-même.
Ikey : Tu peux pas t'empêcher de dire des trucs débiles ?
Phil : C'est le voyage qui est la destination.
Nick : Merci Phil bon conseil. Oh oh, il faut pas que j'oublie... (Nick va chercher une raquette et la lance à Phil) Prends en soin pour moi !
Ikey : Tu pars seulement pendant 6 semaines...
Nick : Ouai, mais on sait jamais.
Le père de Nick sort de la maison
Le commandant : Aller, il faut y aller ! Y a de la circulation pour l'aéroport.
Nick : Ouai une seconde.
Ikey : Bonjour capitaine !
Des pneus de voiture crissent.
Nick : Super, Cataldo...
Owen : Il manquait plus que lui...
Cataldo : Amuse-toi bien Garett ! Te presse surtout pas ! Et si tu te sens seule Hannah, n'hésite pas, tu sauras où me trouver !
Nick : Tu te fous de ma gueule !
Owen : Non, non ça vaut pas le coup !
Nick : A bientôt Owen.
Phil : Fais gaffe à toi.
Nick : Toi aussi. A bientôt Ikey.
Eddie : Reviens vite chef on va faire un carton dans la pose de fenêtres.
Nick : J'en suis sûr Eddie.
Eddie : Fais gaffe à toi.
Nick à Hannah : Je serais de retour à la fin de l'été.
Hannah : C'est toi qui le dit, oncle Nate.
Ils s'embrassent.
Les gars : Aller les petits on est prêts ! (Ils "jouent" avec leurs "instruments")
Nick : Dans 6 semaines je suis là ! (il monte dans la voiture). A bientôt.
Le commandant : Qu'est-ce qu'ils font tes copains ?
Nick : J'en sais rien. (ils continuent de jouer) Salut !
La voiture s'éloigne et les copains regardent Nick partir...
10 ans plus tard, New York.
Le téléphone de Nick sonne.
Nick : Allo.
Editeur : C'est votre éditeur mon garçon. Vous avez un peu avancé ?
Nick : Vous connaissez l'histoire du sang et de la pierre et de la difficulté d'obtenir le premier de la deuxième ?
Editeur : L'Université de Dufresne a appelé. Ils veulent savoir si ça vous intéresserait de donner un cours intensif à leurs élèves sur l'art d'écrire un roman.
Nick : Euh... Non, pas vraiment. L'Université de Dufresne c'est dans ma ville natale, j'y suis pas retourné depuis 10 ans. Y a des gens là bas qui seraient pas très contents de me voir.
Editeur : C'est peut-être pour ça que vous êtes braqué. Retournez-y, faites la paix avec tout ça. Il faut dépasser vos peurs mon petit. G. Gordon Liddy avait peur des rats, alors il en a fait cuire un et il l'a mangé, et adieu la peur.
Nick : Vous me suggérez de faire cuire et de manger mes vieux amis ? Non, je vous assure que dans leur tête je l'ai déjà fait.
Editeur : C'est ce week end, on vous prévient très tard mais John Irving s'est décommandé.
Nick : C'est pas plus mal, mes amis n'auraient pas été plus aimables avec lui. Je vous appelle demain.
Nick raccroche son téléphone et écoute son répondeur.
Agent de Nick : Hey Nicky c'est moi ! Je suis en boîte il est minuit, rejoins-moi on s'éclate y a une ambiance d'enfer ! Tu vois, ça s'appelle la vie ! Pardon madame.
Nick s'y rend.
Agent de Nick : Vous connaissez Nicholson Garett ? C'est lui qui a écrit "La tortue sur un tambour". Je m'occupe de lui, je m'occupe de lui, je suis son agent ! Bien sûr que vous avez adoré, tout le monde a adoré !
Des personnes le saluent.
Nick : Salut.
Une femme : Nicholson, vous pouvez signer mon bouquin ?
Nick : Ouai.
La femme : Oh je vous jure il a vraiment changé ma vie. Flash Dance ça m'avait fait pareil !
Nick s'en va.
Agent : Nicky où tu vas ? Arrête la nuit commence à peine !
Nick s'arrête dans la rue devant les affiches de son livre... Il court vers un immeuble et frappe à la porte d'un appartement.
Nick : Bonjour, je m'excuse, j'ai habité ici, là dans cet appartement et j'ai connu un grand succès ici je voulais... (On lui ferme la porte au nez)
Nick refrappe à la porte.
Femme : On n'est pas sourd, frappez moins fort !
Nick : C'est ici que j'ai écrit ce bouquin !
Femme : Chuuut.
Nick : Euh oui pardon mais j'ai écrit mon livre ici.
La femme regarde le livre.
Femme : Je... Je l'ai vu ce film.
Nick : Ah oui ?
Femme : Vous... vous avez écrit ce bouquin ?
Nick : Oui ! Attendez, regardez ! Là, vous voyez c'est mon permis. Euh je sais il y a écrit Nicolas sur le permis mais, c'est parce que mon éditeur préférait Nicholson il trouvait que ça sonnait bien, que ça faisait plus...
Femme : Importante ? (en espagnol)
Nick : Ouai c'est ça.
Femme : Ah, hé ben entrez.
Nick : Gracias (la porte se ferme). C'est là que j'ai écris, juste ici, y a 3 ans, pendant un long hiver.
Femme : Et euh, vous en écrivez un autre ?
Nick : Pas vraiment.
Femme : Aah vous rencontrez l'angoisse de la page blanche ?
Nick : Ouai un truc dans le genre.
Femme : Vous pourriez l'écrire ici ?
Homme : Yo no quiero.
Femme : Chuut.
Nick : C'est vrai ?
Femme : Ma grand-mère disait : Es el tonto que no puede volver al lugar de su felicidad pasada.
Nick : Euh...
Femme : Il est fou celui qui ne retourne jamais là où il a connu le bonheur.
Nick : Allo, Bennett ? C'est moi. Je vais y aller. J'accepte. La conférence à l'Université de Dufresne. J'ai senti tout à coup qu'il y avait... des potentialités.
Nick prend la route pour Knights Ridge, en chantant.
October Road, un nouveau départ
Retour à Knights Ridge
Nick passe en voiture devant Eddie et Ikey.
Ikey : Quel copeau on met ? Du cèdre ou du bois dur ?
Eddie : Ca compte vraiment ?
Ikey : Une église c'est plein de plans inclinés, je crois que le cèdre tient mieux sur les plans inclinés.
Eddie : Ptêt' bien...
Ikey : Qu'est-ce qui va pas ?
Eddie : J'en ai marre des copeaux !
Ikey : Peut-être que tu devrais changer de boulot. J'ai vu une annonce, les 500 plus grosses sociétés du pays cherchent un mec intelligent, charmant, beau mec, ayant une bonne descente de bières, sachant être une brute avec ses camarades et couchant avec des filles qu'il n'aime pas.
Eddie : T'es grave Ikey.
Nick se dirige vers sa maison, s'arrête devant et la regarde...
Un enfant arrive en vélo.
Sam : Cette maison, elle est hantée. T'as vu "Du silence et des ombres" ? (Nick acquiesce de la tête) Tu te rappelles de Boo Radley ? (Nick acquiesce de la tête) Et bien dans cette maison, il y a Boo Radley senior et Boo Radley junior.
Nick : Je sais, c'est là que j'habitais.
Sam : Mais comment ça ?
Nick : Figure-toi que Boo Radley senior est mon père, et Boo Radley junior est mon petit frère.
Sam : Oh... Désolé.
Nick : T'habites dans cette rue ?
Sam : Non. C'est mon copain Doodie, y a pas longtemps qu'il habite là. Mais il a du mal à se faire des copains, à cause de... tu vas tout de suite comprendre. Il a fallu brûler l'école pour le faire sortir de primaire, si tu vois ce que je veux dire.
Doodie arrive.
Sam : Doodie, lui il a habité ici, avec Freddy Krooger et Leatherface.
Doodie : Alors c'est vous l'écrivain ?
Nick : Ouai c'est moi.
Doodie : Ma mère a lu votre livre, elle a dit qu'il était nul.
Sam : Lui et moi, on est un peu comme Titi et Grosminet.
Doodie : Ah oui et dans l'histoire c'est qui Grosminet ?
Nick : A plus tard les garçons.
Sam : Salut. (il pouffe en regardant Doodie)
Nick sonne à la porte. Le commandant ouvre et a l'air surpris.
Nick : Ronnie t'as pas dis que je venais je parie.
Le commandant : Euh non, non. Au bout d'un moment, la marijuana et les jeux vidéo, je crains que ça l'ait un peu entamé. Qu'est-ce que tu es venu faire ?
Nick : Je fais une conférence, demain, à l'Université.
Le commandant : Oh.
Nick : Ouai. Je me suis dis que je pouvais rester tout le week end.
Le commandant : Euh...
Nick : Quoi ?
Le commandant : Ben ta chambre, elle a changé.
Nick arrive vers son ancienne chambre.
Le commandant : On a nos petites habitudes ton frère et moi. Le matin il prépare le café, je fais cuire des oeufs, on s'en va au travail. Après le boulot il prépare le café et... je fais cuire les côtes de porc. Et puis on va s'asseoir ici, on boit de la bière, on regarde soit un match soit un film. C'est pas très excitant mais... ça nous va.
Ronnie : Nicky ! Salut !
Nick : Ronnie !
Le commandant : Drôlement content de le voir pour quelqu'un qui avait oublié qu'il venait.
Nicky attend dans la rue avec un café.
Owen : Ah, le voilà. Nicky !
Nick : Owen Rowan !
Owen : Salut ! On est un peu en retard mais ça prend du temps d'amener tout ce petit monde.
Nick : Je te remercie d'être venu jusqu'ici.
Owen : Non, non c'est rien. Nicky, voici ma femme Alison. Ali, le grand Nicky Garett !
Nick : Ravi de vous connaître.
Alison : Enchantée.
Owen : Hey les enfants, dites bonjour à tonton Nicky ! C'est Katleen.
Nick : Bonjour.
Owen : Et ce grand garçon c'est Connor !
Nick : Bonjour. Merci les enfants... (Nick a plein de chocolat sur les mains)
Owen : Connor reste là !
Alison : C'est bon, je m'en occupe ça va, allez prendre un café tous les deux. On se retrouve à la maison. Ravie de vous connaître.
Nick : Oui moi aussi.
Owen : Salut ma chérie !
Connor : Maman viens dépêche-toi !
Nick : Dis donc elle est canon ta femme !
Owen : Héhé c'est fou hein ?
Ils rentrent dans un café.
Owen : Ca me fait plaisir de te voir.
Nick : Moi aussi.
Owen : Et au fait, je voulais te dire, merci de m'avoir épargné dans ton livre.
Nick : Ah.
Owen : D'abord j'étais vexé tu sais, pour le fait que ce Kevin Levin était pas très présent mais, et puis quand j'ai vu à quoi ressemblait Eddie et Hannah dans ton livre, je me suis dit bonne pioche !
Nick : Ouai. Mais tu sais, je tiens à m'excuser si jamais je t'ai blessé.
Owen : T'inquiète pas mon vieux, tu pourrais me blesser qu'en m'enlevant le fromage de mes beignets. Mais Eddie tu y as été fort.
Nick : Ouai je sais je sais.
Owen : Hey belle gueule.
Nick : Ray Cataldo, comment vas-tu ?
Ray : Je vais très bien. Moi je ne suis pas connu mais je suis riche !
Owen : Belle gueule est devenu imbattable, le roi de la bétanière, il a un royaume.
Ray : S'il te plait.
Owen : Il construit des cafés, des bars et des pizzerias... Y en a dans tout Knights Ridge.
Ray : Tu vois Garett, j'ai pas envie de savoir pourquoi t'as balancé toutes ces saloperies sur ta ville natale, c'est ton problème après tout. Mais ce que je voudrais savoir, c'est pourquoi Nicholson ? (Rires)
Nick : Hé bien, sans doute parce quelqu'un a trouvé que ça sonnait "importante".
Ray : Huh... Bon.
Nick : Ce sont tes enfants ?
Ray : Ouai, les jeudis et un week end sur deux. Leur mère est perverse mais, elle m'a donné deux garçons et pas de fille, ce qui veut dire que je serais inquiet pour deux penis et pas par des milliers.
Nick : Ah oui, bien.
Ray : Amuse-toi bien.
Nick : Quoi ?
Owen : 10 ans après le lycéen, il met toujours aussi mal à l'aise.
Sam rentre dans le bar.
Nick : Salut.
Sam : Salut !
Nick : Qu'est-ce que tu fais là ?
Sam : Je suis venu avec maman.
Owen : Euh vous vous connaissez ?
Nick : Ouai.
Owen : C'est pas vrai...
Nick : Quoi ?
Owen : Tu vas voir.
Nick : Quoi ?
Hannah rentre à son tour...
Nick : Hannah.
Hannah : Je... T'es rentré je savais pas ?
Nick : Je voulais appeler, mais ça s'est fait à la dernière minute.
Sam : Bon, puisqu'on dirait que vous avez des choses à vous dire, je crois que c'est mieux que je file discrètement pour aller demander des beignets.
Owen : Je viens avec toi.
Nick : Dis donc il est incroyable ton fils.
Hannah : Oui il faut surtout pas lui dire qu'il est précoce il déteste ça. Il préfère en avance pour son âge.
Nick : Tu es maman ! C'est, c'est, c'est... je savais pas.
Hannah : Ouai tu sais on manque pas mal de trucs en se volatilisant.
Nick : Ouai.
Hannah : Ca fait combien de temps que t'es parti ?
Nick : 10 ans.
Hannah : C'est ça, je crois que c'était pile deux semaines avant mes 18 ans. Oui je m'en souviens parce que quand j'ai reçu ces roses, j'ai cru que c'était pour mon anniversaire... mais c'était pas ça. C'était un cadeau d'adieu et adieu ça veut dire, je ne fais plus partie de ta vie.
Nick : Je peux t'expliquer.
Hannah : Je ne te demande rien.
Nick : Hannah.
Hannah : Nick, je t'assure, c'est pas grave. Je dois y aller.
Nick : Ouai.
Hannah : Euh t'es là pour longtemps ?
Nick : Jusqu'à dimanche. Il a quel âge Sam ?
Hannah : Il va avoir 10 ans dans 2 mois.
Nick : 10 ans ?
Hannah : 10 ans.
Owen : A bientôt Sam.
Sam : Salut ! Je t'attend dehors.
Hannah : Euh, au revoir Nick et bonne chance. Et ne t'inquiète pas, il n'est pas de toi.
Nick regarde Hannah s'éloigner avec son fils.
Nick arrive à l'Université.
Directeur : Il y a foule Nicholson, vous êtes une vedette. Nous sommes tous très impatients de voir ce que vous avez préparé.
Le téléphone de Nick sonne.
Nick : Excusez-moi une seconde.
Directeur : Oui je vous en prie.
Nick : Merci. Oui ?
Agent : Nicholson ? Taylor m'a dit où tu étais, qu'est-ce qui t'es arrivé ? Tu peux pas retourner vivre là bas t'as plus rien à y faire ! C'est le monde entier qui t'attend qu'est-ce que tu fous ?
Nick : Là je peux pas te parler Straton.
Agent : Pourquoi pas ? Cette conversation commence à peine.
Nick : Il faut que j'y aille, excuse-moi j'y vais.
Nick entre sur scène pour la conférence. Il a l'air impressionné par tous les élèves. Les projecteurs s'allument sur lui, il se place devant le micro.
Nick : Ce truc est branché ? (Rires) Bonjour, Dufresne. Euh (il sort ses notes), c'est... Non ça va pas m'aider... Ca va pas me servir. Bon... vous avez des questions ?
Tout le monde lève la main. Nick transpire et se sent mal. Il part.
Sully's Tavern
Janet : Qu'est-ce que tu fais ici en pleine journée ?
Hannah : J'en sais rien, on va dire que je me promène.
Janet : Tu bois quelque chose ?
Hannah : Un truc avec de la vodka. Nick est revenu.
Janet : Je sais. Après 10 ans sans un coup de fil à personne sauf à son père et à son frère.
Hannah : Je l'ai vu, au Murphy's.
Janet : Et alors ?
Hannah : Merci. Hé ben je me suis sentie comme quand j'avais 18 ans.
Janet : Comment tu te sentais à 18 ans ?
Hannah : J'avais peur.
Nick retourne dans la salle de conférence.
Aubrey : Les autres sont partis.
Nick : Et pourquoi ?
Aubrey : J'en sais rien. Je suppose qu'ils sont encore attachés à cette vieille valeur qui consiste à croire que c'est difficile de suivre un cours donné par un prof qui est pris de panique. J'ai pas lu votre bouquin.
Nick : C'est pas grave. Vous vous appelez comment ? Aubrey et vous ?
Nick : Nick.
Aubrey : Je sais.
Nick : Je voulais me présenter au début de la conférence mais ma gorge s'est resserrée complètement et j'ai été inondé de sueur. Comme si j'avais avalé une cacahuète.
Aubrey : Une cacahuète ?
Nick : Chez les Garett, tous les hommes sont allergiques à l'arachide depuis mon arrière arrière arrière grand-père James Joseph Garett qui a été tué pendant la guerre de sécession... par une noix de cajou.
Aubrey : Donc l'allergie à l'arachide qui a causé la mort de Sébastien Grace n'est pas uniquement une invention bien choisie pour l'intrigue ?
Nick : Vous l'avez lu ?
Aubrey : Non non je l'ai pas lu, le type qui habite au dessus de chez moi a le livre audio, lu par Johnny Depp. Il l'a écouté toute la nuit c'est fou ce que ça m'a ennuyé.
Nick : Bien essayé ! (rires) Tel est pris qui croyait prendre.
Aubrey : Un petit peu comme vous tout à l'heure on dirait. Ce qui m'amène à la question : Pourquoi ? Vous vous êtes enfui en courant.
Nick : Euh, j'ai pas vraiment la réponse. En voyant tous ces visages tournés vers moi en attente de quelque chose, je me suis rendu compte que je ne sais pas transmettre, je manque d'inspiration.
Aubrey : Alors pourquoi vous êtes là ?
Nick va chez Eddie.
Nick : Eddie ? T'es là Eddie ?
Phil : Le voilà ! Ah ah !
Nick : Phil bonjour !
Phil : Hey bonjour ! Ca me fait plaisir de te voir.
Nick : Hey comment tu vas ?
Phil : Bien, bien.
Nick : Ouai on dirait !
Phil : Oui. Ouai on s'est pas vu depuis tellement longtemps !
Nick : C'est vrai, tu sais avant tout je voulais te dire, que pour le bouquin...
Phil : Oh non t'inquiète pas. Y a pas de place dans mon coeur pour la colère. Mais je te préviens qu'Eddie...
Nick : Ouai on m'a dit... Il faut vraiment que je lui parle, il est dans le coin ?
Phil : Non. Aller viens entre.
Nick : Super ! Tu fais quoi maintenant ?
Phil : T'es... t'es pas au courant ?
Nick : Au courant de quoi ? Non.
Phil : Depuis 6 ans j'ai pas mis le nez dehors.
Nick : Depuis 6 ans ! Mais pourquoi ?
Phil : Tu te rappelles quand les Twin Towers ont été attaquées ? Comment tout le monde est resté enfermé, scotché chacun devant sa télé à regarder les infos en boucle, à écouter les journalistes calmes et rassurant s'adresser à la nation ? Et puis le 15 septembre, tout le monde se relève et repart, tout le monde a retrouvé ses habitudes quotidiennes. Hé ben pas moi. Ton copain est resté sur son canapé.
Nick : Pourquoi ?
Phil : Je me suis rendu compte d'un truc, c'est qu'ici j'ai tout ce qui me faut. La bouffe je peux me la commander, j'ai le téléphone pour les conversations, avec la télé je me distrait et je m'informe, et maintenant il y a les lecteurs mp3 et la télé numérique ! Tu vois ! Et pour conforter encore plus ma position sur ce canapé, et là je vais te convaincre, une garantie de stabilité pour mes amis et mes proches.
Nick : Oui c'est sûr.
Phil : Ca craint dehors crois-moi.
Ikey : Y a une bagnole immatriculée à New York, on va lui crever les pneus !
Nick : Ikey !
Ikey : Nicky ha ha ha ! T'es là !
Owen : Salut !
Ikey : Et tu vas m'expliquer, j'ai lu ton bouquin trois fois, j'ai toujours pas compris quel personnage est censé être moi.
Nick : C'est parce que je me suis pas inspiré de toi.
Ikey : Alors moi tu m'emmerdes !
Nick : Hey vous savez, si j'avais une machine à remonter le temps, je ne tuerais pas Hitler, je n'arrêterais pas Lee Harvey Oswald, non je repartirais 3 ans en arrière au moment précis où j'ai commencé mon livre et je m'arrêterais tout de suite.
Ikey : Moi je remonterais au jour où on a appris à la petite Halle Berry ce que c'est qu'un garçon.
Nick : Ouai c'est bien aussi.
Owen : Hey c'est l'heure !
Ikey : Ouai c'est l'heure.
Nick : Qu'est-ce que vous faites ?
Owen : A 3h le samedi on fait quoi à ton avis ?
Ikey : Un boeuf, garde à vous !
Nick : C'est pas possible vous le faites toujours ?
Phil : Et ça c'est à toi.
Nick : Tu l'as gardé ?
Phil : Je savais bien que t'étais pas parti pour toujours.
Ikey : C'est quand même ce qu'il a failli faire ! 10 ans... qu'est-ce que t'as foutu ?
Owen : Hé lâche-le Ikey, ce qui est important, c'est que notre groupe est enfin réuni !
Nick : Non dis pas ça le groupe n'est pas de nouveau réuni.
Owen lance la musique. Les gars "jouent" et chantent. Eddie rentre à la maison. Nick se joint au groupe. Eddie voit Nick et s'en va.
Chez les Garett. Ils regardent un match de hockey.
Nick : Et ton boulot ?
Le commandant : Ca va, toujours pareil, les livraisons.
Nick : Ronnie, tu connais le fils d'Hannah ? Je suis tombé sur lui hier. Quand j'y pense, il a 10 ans, je suis parti il y a 10 ans, la coïncidence est troublante.
Ronnie : Non non non je t'arrête tout de suite, c'est un mec, un mec de Boston son père, un type plus âgé, diplômé de l'Université de Boston je crois. Elle l'a rencontré à peu près 2 semaines après ton départ pour l'Europe. Mais il l'a quitté maintenant.
Nick : Hey, pourquoi tu me l'as pas dit ?
Ronnie : Mais j'en sais rien ! Peut-être que je voulais pas que tu aies de la peine, c'est pas le genre de nouvelles qu'on balance au téléphone.
Nick marche en comptant les pas
Nick : 500, 501, 502, 503, 504, 505, 506, 507, 508... Hey !
Hannah : Oh c'est pas vrai ha ha ! Tu m'as fait peur !
Nick : Désolé je passais par là. Tes parents habitent toujours ici ?
Hannah : Ils ont déménagé il y a à peu près 5 ans. On habite là Sam et moi.
Nick : Tu sais, il y a toujours 521 pas depuis ma maison jusqu'à la tienne.
Hannah : Tu croyais que ça aurait changé ?
Nick : Je pensais pouvoir prendre en compte l'accroissement de ma foulée mais... ma foulée comme d'ailleurs tout le reste dans ma vie semble avoir stagné...
Hannah : Pauvre petit auteur à succès je te plains ! (elle se dirige vers sa voiture)
Nick : Non mais c'est pas... attend ! Je voulais parler d'ici pas de...
Hannah : C'était imprimé dans ta tête ? Tu croyais tout retrouver comme tu l'avais quitté ? Et c'était sans doute extrêmement rassurant... (elle revient avec un sac de courses) de te dire que tu pourrais aller vivre ta vie et que pendant ce temps là ici, rien ne bougerait. Mais tout change Nick, même à Knights Ridge. D'ailleurs y a pas très longtemps on a fait une grosse fête pour brûler tous nos vieux disques.
Nick : Ah oui ?
Hannah : Ouai. Ca aurait fait une bonne scène pour ton bouquin.
Nick : Ecoute, à propos de ça... (elle va vers sa maison) Hannah ! (elle fait demi-tour)
Hannah : Non, j'ai adoré. C'est vrai, mais dis-moi, ton personnage de la fille restée dans la ville natale, ton personnage de pauvre fille... T'étais obligé de l'appeler Hannah ?
Nick : Hannah n'est pas toi !
Hannah : Page 44, paragraphe 3, je le connais par coeur. "Hannah portait en elle la beauté triste d'une chanson mélancolique, c'était le genre de fille qui était sûre qu'un jour le prince charmant l'enlèverait sur son cheval blanc pour l'emmener loin et l'arracher à sa triste existence." Le portrait colle parfaitement.
Nick : C'est un livre ! Quand... quand je l'ai écris j'ai jamais pensé que quelqu'un le publierait ! (Hannah soupire) Et après quand j'ai voulu changer les noms, l'éditeur a refusé ! Je te demande pardon Hannah. (Ray arrive en voiture) Cela dit, qui n'aime pas les histoires de prince charmant ? Hein ? (Hannah sourit) Où est Sam ?
Hannah : Il fait ses devoirs ce qui lui prend généralement 10 minutes. Depuis qu'il t'a croisé dans le bar il est fasciné par mon passé.
Nick : Oui, je voulais t'en parler justement...
Ray les rejoint et embrasse Hannah.
Ray : Salut.
Hannah : Salut.
Ray : Surpris, Garett ?
Nick : Choqué ! Réduit pour toujours au silence, y a pas de mots qui conviennent pour te dire à quel point je suis surpris !
Hannah : Tu sais ici le menu est assez limité.
Ray : T'as raison ma puce. (rires d'Hannah) Je suis sa pizza royale.
Nick : Tu vois Ray, n'importe qui à ta place aurait dit : "Je suis son filet mignon ou bien son Chateaubriand pour deux ou son homard sauce termidor gratiné dans sa carapace" mais non, pour toi la pizza royale c'est le zenith culinaire, le plat suprême !
Ray : Tu nous saoule avec tes discours, tu veux pas la fermer pour une fois ?
Hannah : Tu parles trop je suis d'accord.
Nick : Ah oui ?
Hannah : Ouai !
Ray : Je vais prendre ma douche avant de dîner, à plus Garett !
Nick : Salut belle gueule !
Hannah : Homard sauce termidor gratiné dans sa carapace ?
Nick : Il est pas question que je m'excuse c'est toi qui a embrassé Ray Cataldo !
Hannah : C'est ce que je t'ai dit Nick, les choses changent.
Nick : Ouai.
Hannah : Prend soin de toi.
Nick : Ouai, toi aussi.
Hannah rentre à la maison.
Nick arrive chez Owen.
Alison : Ils sont par là, il suffit de suivre les flaques...
Nick : Merci.
Owen s'amuse avec Connor qui prend un bain.
Owen : Bonsoir.
Nick : Ca va les gars ?
Owen : Tu te souviens de Nicky ? (Connor acquiesce) Connor vient de couler mon destroyer ! Aaah... le bonheur d'avoir des enfants...
Nick : Ouai...
Owen : Papa va sortir ce soir, tu veux bien ?
Connor : D'accord.
Nick et Owen arrive dans un bar.
Nick : Laisse moi une seconde.
Owen : Ouai.
Aubrey : Bonsoir ! Je crois pas que vous vous soyez déjà rencontrés, je vous présente Ian !
Ian : Nick, bonsoir.
Aubrey : Ian ne va pas tarder à faire partie des meilleurs, ce qu'il écrit c'est très impressionnant.
Ian : Non pas vraiment mais votre roman m'a fait comprendre comment faire. Je vous vous demander : Est-ce que c'est pour faire l'allégorie du nihilisme que la dernière scène se passe à Ground Zero ?
Nick : Et bien vous savez beaucoup de gens l'ont compris comme ça mais en fait c'était plutôt pour traduire son problème crucial, à savoir comment réconcilier le passé et le présent quand en réalité on est vraiment bien nul part.
Les regards de Nick et Eddie se croisent... Eddie détourne le regard.
Nick : On m'attend excusez-moi.
Aubrey : Bien sûr.
Ikey : Hey ! Le grand Nicky !
Nick à Eddie : Ca fait un bail !
Eddie : Ouai.
Ikey : Hey regardez ! Janet la planète ! Il faut qu'elle abandonne le combat et qu'elle admette le score, les hamburgers 1, Janet la planète 0. (Owen rit)
Eddie : Dis-moi Ikey, qu'est-ce que tu sais à propos de Janet ? C'est peut-être la personne la plus cool de ce bar mais tu le saurais jamais parce que t'es trop occupé à la juger sur son physique. Et tu sais pas ce qu'elle est à l'intérieur. D'accord ?
Ikey : Tu veux que je te dise ce qu'elle est à l'intérieur ? Pleine de gâteaux et de bonbecs ! (Owen rit)
Eddie : J'ai besoin d'un remontant. (il quitte la table)
Owen : Bon moi je vais aux toilettes.
Eddie boit un verre avec Janet.
Ikey : C'était pas méchant, j'espère que je l'ai pas trop froissé !
Nick : Ouai...
Ikey : Il faut que je te parle d'un truc. Excuse-moi Nicky mais il faut que ça sorte j'en peux plus je dois le dire.
Nick : Vas-y je t'écoute.
Ikey : T'as rencontré Alison ?
Nick : La femme d'Owen Rowan ? Ouai. Pourquoi ?
Ikey : J'ai couché avec elle...
Nick : Quoi ?
Ikey : Oui. Ducky Lowe avait fait une fête. Owen était bourré, il est tombé comme une masse et elle s'est mise en colère. Je lui ai proposé de la ramener, et là...
Nick : Ikey !
Ikey : Ça a été la seule fois et y en aura pas d'autres ! C'est ça le pire, parce que j'ai peut-être vécu le moment le plus fort de ma vie avec une femme avec qui je peux pas être.
Nick : Mais pourquoi tu me racontes tout ça ?
Ikey : Parce que tu vas t'en aller, demain tu pars et peut-être bine qu'on se reverra plus pendant 10 ans !
Nick : Ben tout ça je te conseille d'oublier. Il a sa vie, sa famille...
Owen : C'est ton jour de chance !
Ikey : Super !!
Owen : Ikey est pire qu'un écureuil avec les cacahuètes.
Ikey : T'en veux ?
Owen : Non non non non non tu te rappelles pas ? "Chez les Garett, tous les hommes sont allergiques aux cacahuètes."
Ikey : Ah oui ah ah j'avais oublié !
(Bruit de vaisselle, Eddie s'en prend à Ian)
Eddie : Comment tu m'as appelé hein ? Tu le répètes ?
Janet : Arrête ! Eddie s'il te plait !
Owen : Eh où tu vas ?
Nick : Eh Eddie Eddie !
Eddie : Tu fais moins le malin maintenant !
Nick : Reviens t'asseoir, calme-toi s'il te plait !
Eddie : Ah ouai ? Ah c'est ça que t'es devenu le défenseur des étudiants !
Nick : Je sais que j'ai des trucs à te dire mais commence par le lâcher !
Eddie : Je sais pas de quoi tu me parles Nicholson. Mais tout ce que je sais, c'est qu'on assiste à ton retour triomphant, mais en attendant, on dirait que t'as oublié à quel côté de la rue t'appartiens ! Mais laisse-moi te rappeler comment ça marche ici à Knights Ridge, on est pas nombreux mais on est amis.
Aubrey : Laissez-le ! (Eddie la repousse)
Nick : Arrête Eddie ça suffit !
Eddie : Non Nicky, j'arrête pas ! (Il se prend un coup de poing par Ian et tombe à terre).
Owen : Ça c'était envoyé !
Ian : Merci !
La police est là.
Nick : C'est juste un malentendu entre amis qui a un peu dérapé, c'est tout.
Policier : Oui, je compte sur vous pour le ramener chez lui. J'ai pas du tout envie d'arrêter Eddie Lateka. Il a été mon quaterback pendant un an, il m'a envoyé plein de ballons.
Nick : Très bien, je vous remercie.
Nick et Eddie sont en voiture.
Nick : Je suis sincèrement désolé Eddie. J'ai voulu blesser personne avec ce bouquin et surtout pas toi je t'assure. L'été où je suis parti, j'avais vraiment l'intention de revenir comme prévu. Mais la dernière nuit de voyage au moment... au moment de refermer mes valises, je me suis rappelé d'un truc que ma mère m'avait dit avant de mourir... Elle a dit : "Tu dois me promettre Nicky de rester en éveil et de ne jamais avoir peur ni de l'aventure, ni de l'inconnu." Voilà, et ce soir là, j'ai eu le sentiment qu'en revenant ici, je trahirais cette promesse, comme si une fois que j'étais parti, rester loin était le seul moyen d'avancer. Tu comprend ce que je veux dire ?
Nick met Eddie au lit.
Eddie : Tu sais tu m'as manqué. (Nick sourit)
Nick : Dors bien.
Eddie : Nick, je pourrais plus être ami avec toi.
Nick est dans sa voiture pour quitter la ville. Il roule en se remémorant des images d'il y a 10 ans. Il passe devant Ray et Hannah qui s'embrassent et se remémore son baiser avec Hannah.
Il croise Sam qui livre les journaux et le klaxonne.
Nick : Hey ! Qu'est-ce que tu fais là ? T'as la permission ?
Sam : Oui, maman dit que ça me fait du bien. Le lever du soleil, l'air frais, les évènements du jour... ça forme le caractère. Et toi qu'est-ce que tu fais si tôt ?
Nick : Comme toi, j'essaie de me former le caractère. Je peux te poser une question ? Comment tu le trouves le petit ami de ta mère ?
Sam : Belle gueule ?
Nick : Ouai.
Sam : Ça va il est pas mal. Sauf que parfois je me demande s'il essaie pas de me tuer...
Nick : De quoi tu parles ?
Sam : Il prépare mon déjeuner, ce qui est très gentil on peut dire, mais il oublie... Et voilà, qu'est-ce que je disais ! Il a mis du beurre de cacahuète dans mon sandwich, et je suis allergique à l'arachide. Un croc dans ce sandwich, et je suis mort. (Nick réfléchit) Ça va ?
Nick : Ouai, ça va bien, ça va bien.
Sam : Tu le veux ?
Nick : Euh non.
Sam : T'es sûr ?
Nick : Oui oui.
Sam : Je vais pas le manger.
Nick : J'ai pas faim.
Sam : Tant pis. Bon, à la prochaine.
Nick : A la prochaine Sam.
Sam s'en va en vélo.
Répondeur : C'est Straton, merci de laisser un message *Bip*.
Nick : Salut Strat', c'est moi. Tu vas me détester mais je vais rester à Knights Ridge. Tu vas trouvé que je suis fou, mais je me suis trompé jusqu'à maintenant, parce qu'en fait, l'inconnu et l'aventure c'est ici, et j'ai pas envie de chercher plus loin. Pas une deuxième fois. Tu veux que je te dise ? Cette histoire commence à peine.
Nick revient à Knights Ridge...